Descartes en Kant

L'année 2004 fut celle de l'anniversaire du deuxième centenaire de la mort d'Emmanuel Kant. Les deux Centres de recherche des Universités de Lecce et de Paris-Sorbonne qui collaborent habituellement dans le domaine des études cartésiennes et, plus généralement, de l'histoire de la philosophie moderne, ont à cette occasion associé leurs efforts pour rendre un hommage commun au philosophe allemand, tout en demeurant dans leur domaine privilégié d'investigation. Ce livre contient les travaux issus des deux rencontres internationales qui en ont résulté. Le titre choisi peut dérouter : sa correction grammaticale comme son sens ne vont pas de soi. - De quels noms propres s'agit-il ici ? Evidemment pas de ceux des individus empiriques, qui s'ignoraient, mais de ceux qui désignent, matériellement, deux corpus de textes. Leur confrontation pourrait faire apparaître un complexe idéal de questions, de concepts et de thèses dans ce qu'on appellera, suivant toute l'indétermination des termes, un système de pensée. Autrement dit, l'un et l'autre se répondraient, à un siècle et demi d'écart, sans discussion directe, mais dans la sauvegarde des mêmes interrogations. Quel point de concours réunirait, sans confusion mais sans métaphore, le corpus qu'identifie la marque " Descartes " et celui dont l'étiquette porte le nom de " Kant " ? Il ne s'agit pas seulement d'étudier des questions communes, d'éventuelles polémiques, voire d'hypothétiques influences entre Descartes et Kant. Il est plutôt question, finalement, de reconnaître dans quelle mesure Kant renouvelle le moment cartésien, en sorte que, lorsque Kant pense, Descartes s'avance encore, caché. Caché et déguisé en Kant - Descartes en Kant, comme le portrait de l'artiste en jeune homme.